mercredi, août 29, 2007

Pas de croissance sans pollution

J'ai lu un article fort intéressant hier, dans le Herald Tribune, sur l'état de la pollution en République populaire de Chine. Le constat est, comment dire, alarmant...

L'eau

Le nord du pays est en dans la voie rapide de la désertification, les paysans doivent toujours creuser davantage pour obtenir suffisamment d'eau pour irriguer leurs cultures. Et c'est maintenant près de la moitié de la population qui n'a plus d'accès à une eau potable. Le tiers (1/3) de l'eau des rivières de la Chine est classée catégorie V, ce qui veut dire qu'elle n'est pas utilisable pour l'agriculture ou pour un quelconque procédé industriel. Des pans entiers d'océans n'abritent plus de vie marine et plusieurs espèces sont en voie d'extinction ou se sont probablement déjà éteintes tel le dauphin de rivière.

L'air

Au moins 300 000 chinois meurent prématurément chaque année de maladies causées par la pollution atmosphérique. Ce chiffre est remarquable, malgré la taille de la population. Dans les grands centres urbains, on estime que seulement 1% de la population respire un air de qualité acceptable selon les normes de l'Union Européenne. Selon cette norme, la concentration de particules fines dans l'air ne devrait pas dépasser 40 microgrammes par mètre cube pour être considérée sans danger pour la santé. Aux États-Unis la norme est de 50. En chine urbaine, la concentration moyenne est de 141! La population urbaine vit donc en quasi-permanence dans un nuage de fumée blanche. L'industrie lourde fonctionnant majoritairement au charbon ainsi que l'augmentation du nombre de véhicules personnels sont majoritairement responsable de ce désastre.

La pollution atmosphérique par d'autres agents tels le dioxyde de souffre ou de dioxyde de carbone a déjà des répercussions à l'échelle planétaire. La chine deviendra d'ici 2010 le plus grand producteur mondial de gaz à effet de serre même si d'autres rapports démontrent qu'elle a sûrement déjà raflé ce titre aux États-Unis. Le problème ne peut qu'aller en s'empirant. En 2005, la Chine a ajouté à son réseau électrique 66GW, l'équivalent de toute la puissance du Royaume-Uni. L'année passée, c'est un ajout de 105GW, l'équivalent de la France. Tous ces ajouts proviennent presque exclusivement de petites centrales au charbon, facile à construire, peu dispendieuses mais extrêmement polluantes.

Pourquoi toute cette pollution?

Mais pour nous, voyons donc. Pour nous consommateurs occidentaux. Pour nous, détenteurs de capitaux, qui préfèrons délocaliser l'économie et polluer là où les normes ne sont pas contraignantes. Pour nous, investisseurs avertis qui voulons profiter des rendements monétaires élevés que peut procurer cette économie. Pour nous!

Il est impensable de croire que cette situation est normale ou que ce processus de croissance est durable. Les intérêts occidentaux et même chinois ne veulent probablement pas que ce désastre soit mesurable, calculable voir placé côte à côte avec les données sur la croissance économique car celle-ci ne serait sûrement pas plus impressionnante que celle du Canada ou des États-Unis.

Centralisation des profits, distribution des pertes.

That's the name of the game.

De retour (peut-être)

Rebonjour,

Cela fait plus de deux (2) ans que je n'ai rien posté sur ce blog. Je relisais ce soir les vieux articles que j'avais enlevé de peur de perdre mon temps à devoir justifier mes propos mais je me rends compte que malgré la forme de certains, ils représentent encore assez fidèlement ma vision des choses alors je viens de les réactiver.

J'utiliserai cette page pour vous faire part de mes dernières réflexions... comme le titre l'indique de toute manière.